Le spirituel - concept opératoire en sciences humaines? Débat interdisciplinaire

Depuis le poststructuralisme, la théorie, notamment littéraire, est devenue experte en matière d’analyse et de remise en question du soubassement idéologique propre à tout discours. La prise en compte de l’impact des contextes historiques, socio-politiques, des catégories sexuelles ou raciales entre autres ainsi que la problématisation du rapport du langage au réel ont contribué à éclairer les textes littéraires en tant que phénomènes discursifs. Toutefois, ces approches critiques se trouvent démunies lorsqu’il s’agit de dépasser cette « herméneutique du soupçon » (Ricœur 1975) pour tenter d’élaborer une herméneutique « instauratrice de sens » (Gœtz 2011 ; Ricœur 1965), particulièrement lorsqu’il s’agit de penser l’humain au-delà de sa matérialité. Les chercheurs se heurtent alors à une question épistémologique d’importance : comment nommer ce qui déborde les positivités de l’existence ? Comment caractériser la quête esthétique, politique ou existentielle, que différents acteurs sociaux cherchent à approcher en des domaines aussi variés que l’art et la littérature, la sociologie, l’éducation, la philosophie de l’environnement ou les soins médicaux ? Au-delà des termes mystique et religieux, trop connotés et, à plusieurs égards, réducteurs de l’expérience humaine dans sa diversité, la notion du spirituel s’invite depuis plusieurs décennies dans ces considérations épistémologiques (Foucault 1979, 2001 ; Hadot 2002, 2008 ; Le Brun 2015 ; Vesperini 2015).

 

Ce colloque propose d’initier un dialogue interdisciplinaire afin de tenter de constituer la catégorie de « spirituel » comme concept opératoire en sciences humaines.

 

NOTE:

Le délai de soumission pour une présentation a été prolongé au 15 février

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